Annalena Baerbock séduit une partie du monde économique allemand

Annalena Baerbock
Crédit : © Die Grünen

Annalena Baerbock auf Platz 1 für deutsche Führungskräfte

La candidate écologiste Annalena Baerbock incarnera-t-elle bientôt le changement politique en Allemagne ? L’annonce de son investiture le 19 avril dernier a suscité l’émoi dans tout le pays. Son profil tranche avec ses autres concurrents : la chef des Verts n’est âgée que de 40 ans, mère de deux jeunes enfants et dépourvue de toute expérience de gouvernement. Outre Olaf Scholz, le candidat des sociaux-démocrates et le présumé candidat des Libéraux Christian Lindner, elle affrontera le chrétien démocrate Armin Laschet, 60 ans, ministre-président de la plus grande région allemande, la Rhénanie du Nord Wesphalie. Et sa candidature ne semble pas déplaire à l’élite économique et administrative du pays. Un sondage de l’institut Civey effectué auprès des principaux décideurs publié fin avril, la classait première avec 26, 5 % des suffrages devant Armin Laschet classé troisième avec 14,3 % des intentions de vote.

Armin Laschet wird nicht mit der Rolle des Anpackers verbunden

« Armin Laschet n’est pas perçu comme celui qui prend les choses en main et modernise », a résumé Janina Mütze, fondatrice de l’institut de sondages Civey dans le quotidien économique Handelsblatt. Certes, les unions chrétiennes CDU CSU ont traditionnellement la faveur du monde de l’entreprise. Mais, les patrons allemands n’ont guère apprécié le spectacle de guerre fratricide qu’ont affiché les chrétiens démocrates pour choisir leur candidat. De plus, le parti de la chancelière Angela Merkel n’a toujours pas présenté de programme électoral. Du candidat Armin Laschet, on sait juste qu’il souhaite alléger les procédures administratives des entreprises, baisser l’impôt sur les sociétés et accélérer la digitalisation des administrations et du secteur éducatif. Les Verts profitent eux de leur image de réformateurs pragmatiques, bien loin de leurs débuts tumultueux dans les années 80. Une réputation qui doit beaucoup à la gestion tranquille de Winfried Kretschmann, le ministre-président du Bade Wurtemberg. Dans cette région où se sont épanouis le Mittelstand et l’industrie automobile, l’élu écologiste gouverne avec succès aux côtés des chrétiens démocrates depuis 2011. Les Verts sont également présents dans onze gouvernements régionaux et de nombreux experts tablent au vu des sondages actuels, sur une coalition noire verte (CDU-CSU et Verts) à l’issue des élections législatives de septembre. Toutefois, nombre de responsables économiques se méfient des projets écologistes en matière de politique budgétaire et fiscale, et des coûts supplémentaires qui découleront de la transition énergétique. La fédération de l’industrie allemande (BDI) a d’ailleurs récemment mis en garde contre une hausse du prix du CO2, une mesure inscrite par les Verts dans leur programme électoral, soulignant qu’ « en l’absence d’alternatives suffisantes cela affaiblirait la compétitivité allemande ». Quant au social-démocrate Olaf Scholz, son image pâtit du retard pris par le versement des aides pour les secteurs touchés par la pandémie et d’un programme marqué à gauche (hausse des impôts pour les plus riches et réintroduction d’un impôt sur la fortune).

Die Umsetzung des Klimaschutzprogramms der Grünen bereitet der deutschen Industrie Sorgen