Y aura t-il des pénuries d’énergie pendant l’hiver ? La question obsède tout le pays en proie à une forte inflation touchant particulièrement les prix de l’énergie. Six mois après le début de l’invasion russe en Ukraine et face à l’aggravation des tensions entre la Chine et Taiwan, l’inquiétude sur l’évolution de la conjoncture allemande est sur toutes les lèvres. L’indice IFO qui mesure le climat des affaires a chuté pour la troisième fois consécutive en août. La Bundesbank prévoit une récession durant l’hiver en raison d’une inflation qui pourrait atteindre 10 % à l’automne. Dans ce contexte, la légère croissance (+0,1%) de l’économie allemande au second trimestre n’est qu’une maigre consolation.
Energiesparplan
L’Allemagne prend peu à peu douloureusement conscience des dépendances créées par son modèle économique qui s’est construit sur le commerce extérieur avec une Chine comme premier partenaire commercial et un approvisionnement au gaz russe à bas prix. « L’invasion de l’Ukraine par la Russie nous a appris que nous devons être mieux préparés à des scénarios extrêmes face à des États autocratiques. Cela vaut également pour la Chine » déclarait mi-août le président de la fédération de l’industrie allemande (BDI) Siegfried Russwurm. Néanmoins, le patron des patrons souligne que ce changement de système ne pourra pas se faire « du jour au lendemain ». La coalition gouvernementale qui réunit le parti SPD, les Verts et les libéraux du FDP tente de rassurer le pays et a annoncé une série de mesures. A compter du 1er octobre, une taxe sur le gaz s’appliquera sur les factures des particuliers et des entreprises. Elle sera cependant assortie d’une baisse de TVA de 19 à 7 % pour limiter une trop forte hausse des coûts du chauffage. De même, un plan d’économies d’énergie à destination des particuliers, des entreprises et de l’administration publique vient d’être dévoilé. Il prévoit entre autres une température de 19 degrés maximum dans les bâtiments publics, l’interdiction de chauffer des piscines privées et d’éclairer des monuments pour des raisons esthétiques.

Energiezugang: Priorisierung vorrangiger Unternehmen
Depuis plusieurs mois, le chancelier Olaf Scholz et son ministre de l’économie l’écologiste Robert Habeck ont multiplié les voyages à la recherche de nouvelles sources d’approvisionnement en gaz : Hollande, Norvège, Israel, Qatar et Canada. Ces efforts portent déjà leurs fruits : les importations de gaz en provenance de la Russie ne représentaient plus que 9 % en août, en partie aussi en raison des nombreuses interruptions sur le gazoduc Nordstream 1, contre plus de 50 % avant la guerre en Ukraine. De plus, les réservoirs de gaz sont pleins à plus de 80%. Mais pour garantir l’approvisionnement du pays et éviter tout rationnement l’hiver prochain, le gouvernement doit aller plus loin. Le ministre de l’économie doit réouvrir des dossiers très sensibles pour son parti et pour une grande majorité d’Allemands: après avoir décidé de relancer l’activité de centrales à charbon alors que son parti avait fait campagne pour la sortie, il a commandé une étude d’expertise sur un éventuel prolongement de la durée des trois dernières centrales nucléaires en activité. A moyen terme, le gouvernement veut développer les importations de gaz naturel liquéfié (GNL). Deux terminaux flottants à Wilhemshaven et Brünsbüttel entreront en activité au cours de l’hiver prochain. Mais en cas d’aggravation de la situation, le gouvernement prépare d’ores et déjà un plan pour identifier les secteurs et entreprises qui auront accès en priorité à l’énergie.
„Der russische Überfall auf die Ukraine hat uns gelehrt, dass wir gegenüber autokratischen Staaten besser auf Extremszenarien vorbereitet sein müssen. Das gilt auch Richtung China“
Siegfried Russwurm, vorsitzender der BDI